De ceux qui aspirent égoïstement à la régénération spirituelle

 


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De ceux qui aspirent égoïstement à la régénération spirituelle

1. (Le Seigneur 🙂 « L’aspiration exclusive au royaume de Dieu suppose les plus grands efforts. Lorsqu’un vrai disciple a pleinement compris cela, il se trouve bientôt un roi pour offrir sa vraie récompense au véritable mérite, et c’est ainsi que, chaque fois que, dans un quelconque domaine positif de l’existence humaine, un homme fait le bien en toute vérité pour le seul amour du bien et du vrai et qu’il cherche à atteindre en cela une vraie perfection, la juste reconnaissance et la rétribution lui viendront toujours d’elles-mêmes.

2. Imaginons par exemple un homme à qui il importerait avant tout d’accéder à cette renaissance de l’esprit dont parle Ma doctrine, et qui, en vérité, est promise à tous ceux qui s’y seront efforcés avec zèle et un véritable amour. L’homme de notre exemple sait que le seul chemin pour y parvenir est l’amour de Dieu et du prochain. Il observe donc strictement tous les commandements de Dieu, aime Dieu autant qu’il est possible à son cœur, ne fait que du bien à tous selon ses forces et donne beaucoup aux pauvres, et, chaque fois qu’il entend parler d’un homme qui connaît vraiment Dieu, il lui rend visite, lui donne tout ce qu’il peut et en fait son ami.

3. Ainsi fait-il des années durant pourtant, la régénération spirituelle promise, et qu’il espère et demande chaque jour un peu plus, ne vient pas. Il remarque bien qu’il a parfois des moments de clarté, mais ce ne sont que des éclairs dont la lumière ne dure pas. C’est alors que le zélé aspirant à la régénération spirituelle se dit : « Je commence à croire que toute cette affaire de renaissance en esprit n’est qu’une fable ! Cela fait vingt années maintenant que je n’ai cessé de faire tout ce que demandait la doctrine, et j’en suis au même point que lorsque j’ai commencé à vivre et à chercher selon ses principes ! Ce que j’ai appris, en vérité, c’est qu’il n’y a rien à attendre d’elle : aussi serai-je plus avisé de me remettre à vivre comme un homme de ce monde et de me retirer de tout cet illusoire commerce de l’esprit

4. Voici donc la question essentielle pourquoi cet homme, malgré ses efforts si honnêtes, n’a-t-il pu parvenir à la renaissance de son esprit ? Précisément parce qu’il ne faisait tout ce bien que dans le but d’y parvenir !

5. Celui qui aime Dieu et son prochain pour un autre motif que l’amour de Dieu et du prochain ne peut accéder à la renaissance complète, parce que celle-ci relie l’homme à Dieu d’une manière tout à fait immédiate.

6. Toute autre motivation met entre l’homme et Dieu une barrière qui, si mince soit-elle, ne peut laisser passer la lumière spirituelle, et qui empêche l’homme de s’unir pleinement à l’esprit de Dieu. Et, tant que cette union n’a pas lieu, il ne saurait être question d’une renaissance complète.

7. Je te le dis, c’est seulement quand, l’âme ayant renoncé à tout intérêt personnel, l’homme est parfaitement libre, qu’il peut accéder au plus haut ! – Dis moi maintenant si cela est clair pour toi ! »

8. Cyrénius dit : « Oui, j’y vois parfaitement clair à présent ! Ah, il y a vraiment un monde entre deux manières de faire une seule et même chose ! Mais une fois qu’on le sait, il est assurément possible de bien faire, pour peu que l’on en ait la ferme volonté, et elle ne saurait manquer à un homme qui connaît la seule vraie raison très claire de tout cela et qui sait quel chemin il doit suivre ! Bien sûr, c’est justement cela qui demande le plus de temps et de travail car, alors même qu’on croit avoir tout compris, on s’aperçoit bientôt que maintes choses, souvent même essentielles, vous échappent. Pourtant, Je crois bien qu’il ne me manque plus grand-chose à présent ! Mais si cela devait être le cas, j’espère que Ton amour, ô Seigneur, me le donnera en temps utile.

9. Mais je vois que nos Pharisiens sont de retour, et leur principal meneur est en grande discussion avec Marc. Quant à moi, je suis fort curieux de savoir quel effet cela a produit sur eux de voir d’un peu plus près Tes œuvres miraculeuses ! »